HOF121: Doan Trang Phan/Anh Tan Phan/Therese Francoeur

La mère de Doan-Trang et Anh-Tan a réussi à payer une place pour les deux plus vieux de ses sept enfants sur un petit bateau de pêche qui quittait clandestinement la ville de Ho-Chi-Minh en janvier 1980, avec une soixantaine de personnes. La fille ainée et son frère étaient alors âgés de 15 et 14 ans. La mère souhaitait que toute la famille puisse éventuellement les rejoindre dans leur nouveau pays.

Le voyage de cinq jours en mer s’est bien passé, sans de grosses tempêtes ni de pirates. Mais plusieurs ont souffert du mal de mer en confinement dans la calle du bateau. La rencontre avec un cargo norvégien le quatrième jour leurs a permis de s’approvisionner et de se diriger vers une île en Indonésie.

Après trois mois dans les camps de réfugiés, Doan et Tan ont rencontré des agents d'Immigration Canada, le premier pays qui leur ont offert l’asile. Ils sont arrivés à Montréal, acceuillis par leurs parrains. Ils ont appris le français, terminé leurs études du secondaire jusqu’au niveau universitaire. Pendant ce temps, ils ont tenté de fait venir le reste de la famille avec l’aide de Familles sans frontières, mais des obstacles politiques empêchaient le départ de la famille du Vietnam.

C’est la publication du récit de l’aventure "L’eau de la liberté", écrit par Doan , qui a facilité un réseau de contacts parmi les politiciens québécois qui a permis le reste de la famille à venir à Montréal en décembre 1988. L’adaptation n’a pas été vécue avec la même aisance par tous les membres de la famille. Les besoins des nouveaux arrivants vont bien au-delà de la sécurité alimentaire. Les relations ont évolué avec leur lot de bonheurs et de difficultés comme dans toutes les familles.